Coup de cœur : "Avorter, un droit en danger ?"
Hey !
Nouvelle collection d’essais engagés pour les 15-25 ans publiée chez La Martinière jeunesse, la collection ALT m’a tout de suite intriguée par son format (une trentaine de page environ) et les thèmes abordés (l’avortement, l’opinion, l’actualité, …). Quelle ne fut pas ma surprise de voir ma candidature retenue afin de devenir ambassadrice de cette jolie collection. Je remercie donc la maison d’édition et vous retrouve aujourd’hui pour vous partager mon avis sur le premier essai de la collection que j’ai pu lire : Avorter, un droit en danger ?
Informations : Autrice :
Ghada Hatem
Publié chez : La Martinière
jeunesse (collection ALT)
Le : 13/01/2023
D’une petite épaisseur de :
32 pages
Au prix de : 3€50
Lu le : 15/07/2023 en une
trentaine de minutes
Ma note : 5/5 mention coup de
Et ça parle de quoi ?
« Les femmes ont toujours eu
recours à l’avortement, qu’il soit autorisé ou non, souvent au péril de leur
vie. Si de nombreux pays ont rendu légale l’Interruption volontaire de
grossesse (IVG) au cours des dernières décennies, ce droit difficilement
acquis, pour et par les femmes, est aujourd’hui en pleine régression. Pourquoi
l’avortement est-il encore autant sujet à débats ?
Ghada Hatem retrace dans ce texte
engagé les jalons de l’histoire complexe de l’avortement. Avorter : est-ce bien
ou mal ? Loin de du jugement d’ordre moral, elle livre un manifeste en faveur
du droit des femmes à disposer de leur corps ! »
Mon avis : Premier essai et
déjà conquise par cette collection !
L’un des gros points
forts de la collection (et ils sont nombreux croyez-moi !) est, à mon sens
le choix des auteurs.trices. En effet, nous sommes ici informés par Ghada Hatem,
médecin gynécologue-obstétricienne engagée qui a notamment fondé la Maison des
femmes à Saint-Denis, qu’elle dirige, en 2016. Elle est ainsi totalement légitime,
concernée et au contact des concernées, pour parler du droit relatif à l’avortement
avec justesse.
Justement, venons-en
au thème : l’avortement. Comment ne pas être sensible à ce droit que j’ai longtemps
imaginé comme « intouchable » et acquis… Et puis, au travers de mon
parcours scolaire jusqu’en 2021 lors de l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade aux
Etats-Unis j’ai pris conscience que c’était un combat perpétuel et encore ancré
dans l’actualité. Aussi, je me suis plongée dans cet essai en premier,
convaincue que je ne pouvais en ressortir que grandie, ce qui fut le cas. On
ressent en effet la force et la pertinence de tous les exemples, de chaque
chiffre clé et de chaque dates que nous cite Ghada Hatem, mis en valeur
notamment par la mise en page et les paragraphes aux titres forts.
Le texte est dynamique :
une idée de l’opposition rencontre toujours son contre argument pertinent sans
jamais tomber dans le manichéisme nous permettant ainsi de comprendre chaque
point de vue et l’individualité de chaque situation. Ainsi, on comprend que,
autour de ce droit, c’est un réel contexte multifactoriel qui se dessine, pas
toujours simple à appréhender, et bien souvent lié aux inégalités sociales.
La lecture est
fluide de sorte que je n’ai jamais été perdue dans ma lecture : chaque
concept ou mot scientifique trouve son explication. Etant d’ailleurs scientifique
de formation j’ai beaucoup aimé ce mélange entre sciences humaines et sciences « dures ».
Ainsi, la précision est tant historique, sociale que physique et s’effectue à différentes
échelles (nationale et mondiale notamment).
Entre témoignage,
partage de connaissances et recherches bibliographiques, l’essai nous permet d’engranger,
non seulement des connaissances sinon de réelles références (historiques,
filmographiques, littéraires, …) et notamment au travers de citations, je pense
notamment à la plaidoirie de Giselle Halimi qui m’a réellement retournée et dont
je vous partage un extrait :
« Il y a donc inscrit dans la logique de la contraception le droit à l'avortement. Car personne ne peut soutenir, du moins je l’espère, que l'on peut donner la vie par échec. Et il n'y a pas que l'échec. Il y a l'oubli. Supposez que l’on oublie sa pilule. Oui. On oublie sa pilule. Je ne sais plus qui trouvait cela absolument criminel. Supposez l'erreur. L’erreurs dans le choix du contraceptif, dans la pose du diaphragme. […] Voulez-vous contraindre les femmes à donner la vie par échec, par erreur, par oubli ? Est-ce que le progrès de la science n'est pas précisément de barrer la route à l'échec, de faire échec à l'échec, de réparer l'oubli, de réparer l'erreur ? C'est cela me semble-t-il, le progrès. C'est barrer la route à la fatalité et, par conséquence, à la fatalité psychologique. »
En bref ? Un essai court, empreint
de vécu et de mouvements clés, dont on ressort plein de connaissances et avec des
convictions et un regard neuf sur un sujet complexe.
Et voilà ! J’espère que ça vous a plus, n’hésitez pas à me dire si vous l'avez lu ou s'il vous tente. Je vous souhaite de chouettes lectures et je vous dis à très bientôt !
- Apolline
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